LA DISPONIBILITÉ MORPHOLOGIQUE DE LA SUFFIXATION AGENTIVE DU FRANÇAIS

LA DISPONIBILITÉ MORPHOLOGIQUE DE LA SUFFIXATION AGENTIVE DU FRANÇAIS

  • The Complete Research Material is averagely 52 pages long and it is in Ms Word Format, it has 1-5 Chapters.
  • Major Attributes are Abstract, All Chapters, Figures, Appendix, References.
  • Study Level: MTech, MSc or PhD.
  • Full Access Fee: ₦30,000

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RÉSUMÉ

L’étude examine le degré de disponibilité de la suffixation agentive du français à travers cinq suffixes : -ant, -eur, -ier, -iste et –oir. La place accordée à la morphologie dans les grands courants de la linguistique est examinée dans un premier temps. Là, l’étude prend comme cadre théorique les modèles de la morphologie constructionnelle, de la morphologie scindée, de la morphologie lexématique et de quelques aspects de la théorie de l’optimalité. Un corpus de 2175 noms d’agent répartis en 63 noms d’agent pour le suffixe –ant, 1294 pour le suffixe –eur, 342 pour le suffixe –ier, 365 pour le suffixe –iste et 111 pour le suffixe –oir a été puisé dans le Trésor de la Langue Française informatisé. Quatre degrés de disponibilité (degré très disponible, degré disponible, degré passablement disponible et degré indisponible) ont été établis et cinq critères (valeur synchronique, fréquence de l’output morphologique, distribution syntaxique de l’input, distribution sémantique de l’output et blocage suffixal) constituant des contraintes qui s’inscrivent dans la méthode de la théorie de l’optimalité ont également été adoptés. L’analyse de disponibilité a révélé que le suffixe eur est disponible alors que les quatre autres suffixes sont chacun passablement disponibles. Pour ce qui est des implications théoriques et pratiques, l’étude a permis la révision des règles de construction des noms d’agent en vue de rendre compte des noms d’agent construits sur les bases nominale et adjectivale. Pour combler les lacunes observées dans ce sens, on a eu recours à la structure profonde des lexèmes sur lesquels des noms d’agent sont construits, d’une part, et aux propriétés sémantiques des outputs de l’opération constructionnelle de ces noms, d’autre part. Cette perspective a mené à l’élaboration d’un patron plus récursif. Les résultats ont également révélé que la disponibilité des procédés morphologiques n’est pas simplement une classification dichotomique mais plutôt multidimensionnelle. Dans un deuxième temps, une enquête a été menée aléatoirement auprès de

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200 (deux cents) étudiants universitaires apprenant le français au Nigéria pour déterminer leur performance constructionnelle lexicale. Notre enquête a révélé qu’une grande majorité des étudiants universitaires apprenant le français au Nigeria étaient incapables de construire des noms d’agent avec les suffixes en question. Etant donné les implications théoriques et pratiques et les limites de l’étude, des recherches connexes s’avèrent nécessaires dans les domaines suivants : l’application des critères de disponibilité proposés à d’autres procédés morphologiques non seulement en français mais aussi en d’autres langues ; l’exploration de la structure profonde des lexèmes bases et des propriétés sémantiques des lexèmes construits dans les règles de construction de lexèmes ; des recherches sur des langues autres que le français en combinant la disponibilité et la rentabilité dans le domaine de la productivité morphologique ; des recherches visant à déterminer la place des stratégies morphologiques dans l’apprentissage du vocabulaire des langues étrangères.

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ABSTRACT

The study examines the degree of morphological availability of French agentive suffixation using five suffixes; namely –ant, -eur, -ier, -iste and –oir. The place of morphology in major linguistic theories is first of all examined leading to the choice of the theoretical framework based on constructional morphology, split morphology, lexeme-based morphology as well as on aspects of the Optimality Theory. Our corpus, taken from the online version of Trésor de la langue française, is made up of 2,175 agent nouns consisting of 63 agent nouns formed with the suffix –ant, 1,294 formed with –eur, 342 formed with –ier, 365 formed with –iste and 111 formed with –oir. For the analysis of the corpus, four degrees of morphological availability (very available, available, fairly available and unavailable) were identified and used along with the five criteria of synchronic value of suffix, type occurrence of suffix, syntactic distribution of base lexemes, semantic distribution of constructed lexemes and the blockage capacity of suffix. Each of the criteria is made up of constraints as proposed within the framework of Optimality Theory. The availability analyses showed that while the agentive suffix –eur is available, the other four are just fairly available. These findings led to the revision of the existing morphological rules for the construction of agentive nouns in French in the attempt to account for nouns with nominal and adjectival bases. Accordingly, recourse was had, on the one hand, to the deep structure of base lexemes and to the semantic properties of the constructed lexemes, on the other hand. This allowed the formulation of a pattern to account for all constructed agentive nouns in French. The findings of the study also show that the availability of morphological processes is not simply a ‘yes-or-no’ dichotomy but requires a multidimensional classification of degrees. To examine the implications of the availability of French agentive suffixation for the acquisition of French vocabulary by foreign learners, 200 students of French language randomly

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selected from some Nigerian Universities were tested with the help of a questionnaire. The investigation sought to determine the ability of the students to use the suffixes under study to form agent nouns. Our investigation revealed that a large majority of the students could not construct agentive nouns using the five suffixes. In view of the implications and the limitations of the study, we suggest further studies in some areas: in the first place, the application of the criteria for the morphological availability, as proposed in the study, to other categories of French affixes as well as affixes in other languages; secondly, the determination of the role of the deep structure of base lexemes in the patterns of lexeme construction rules in French and in other languages; thirdly, the complementary study of availability and profitability in the area of morphological productivity and finally studies on the role of morphological strategies in the teaching and learning of the vocabulary of foreign languages such as French in Nigeria.

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CHAPITRE 1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1.1 Fondements et arrière-plan de l’étude

Le domaine principal de l’étude que nous entreprenons dans cette thèse est la morphologie linguistique en général et la morphologie française en particulier. Nous parlons ici de la morphologie linguistique parce qu’il existe aussi un autre domaine de recherche connu sous le nom de ‘morphologie biologique’ qui se situe dans l’anatomie.

Depuis l’antiquité, le domaine de la linguistique connu aujourd'hui sous l’appelation la morphologie a toujours été un composant crucial de la grammaire des langues. Pendant l’ère des grammairiens gréco-latins, elle s’est limitée à la classification en parties du discours (verbes, noms, adjectifs, adverbes, prépositions, etc.) des mots des langues connues ainsi qu’à la conjugaison des verbes et à l’étude des déclinaisons. Cependant, vers la fin du 18e siècle, elle a connu une révolution conceptuelle très remarquable. En 1786, l’Anglais William Jones a attiré l’attention des philologues européens sur l’existence du sanskrit, une langue indienne. Il a observé que cette langue partageait quelques traits grammaticaux avec le grec et le latin. Par conséquent, ces philologues, ayant découvert la grammaire du sanskrit élaborée par Panini depuis le 5e siècle avant J-C., ont commencé à étudier les langues naturelles alors connues en employant la méthodologie comparative à établir les principes grammaticaux communs à ces langues. Plus remarquablement, ils ont découvert que la grammaire du sanskrit, comme elle avait été présentée par Panini, comportait 3959 règles grammaticales (voir Encyclopédie Ziticendium : en ligne). Celles-ci ont clairement montré que les mots de la langue pourraient être décomposés

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en des unités plus petites. Des termes tels que racine, base, affixe, etc. ont été créés et la portée de la morphologie s’est élargie pour rendre compte de la combinabilité des racines, des affixes et des propriétés flexionnelles à l’intérieur des mots. Cependant, le terme ‘morphologie’ était introduit en 1859 par l’Allemand August Schleicher : Für die Lehre von der Wortform wähle ich das Wort ‘Morphologie’ (Pour l’étude des formes des mots, je propose le terme ‘Morphologie’ : notre traduction, voir Encyclopédie Ziticendium : en ligne). Auparavant, l’étude de la formation des mots faisait partie de la grammaire générale des langues.

Avec l’essor remarquable de la grammaire générale, la morphologie a dû être redéfinie. Elle est alors devenue le domaine de la linguistique qui étudie la formation des mots des langues naturelles. La nouvelle définition reste valable jusqu’aujourd’hui. Bien que cette définition semble assez délimiter ce champ d’étude linguistique, la théorisation et l’analyse des faits morphologiques ont connu depuis longtemps beaucoup de perspectives et d’orientations, tantôt opposées tantôt complémentaires. Même s’il est vrai qu’aucun des domaines de la linguistique n’est sans controverses, les débats sur le statut de la morphologie semblent plus controversés. Jusqu’aux années 1970, les linguistes, du structuralisme au générativisme, contestaient l’autonomie de la morphologie jusqu’à la faire disparaître. Cette disparition est mise en relief par Anderson (1982) dans le titre interrogatif de son article « Where is Morphology ?» et par Matthews (1974 :3) lorsqu’il note qu’à l’époque, l’étude des mots était « momentarily out of fashion ». En outre, Kerleroux (2006 : 2313) présente la situation de la morphologie dans les propos qui suivent :

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La morphologie a connu des bouleversements plus considérables que d'autres domaines constitutifs de la grammaire. Pour certains, l'événement majeur a été la fondation, puis la détermination de programmes de recherche successifs. Ainsi peut-on parler de la fondation de la phonologie, avec Troubetzkoy et Jakobson à la fin des années 20 ou de la naissance de la syntaxe en 1957 avec Structures syntaxiques, où Chomsky fixait l'objectif nouveau de rendre compte de toutes les phrases bien formées d'une langue. Mais la morphologie, comme étude de la structure des mots, après avoir été traitée comme la composante principale de la grammaire, a totalement disparu du panorama grammatical, absorbée qu'elle fut dans les deux territoires limitrophes de la syntaxe et de la phonologie.

En  dehors  du  problème  de  fondation  relevé  ci-dessus  par  Kerleroux,  la  préoccupation  des

linguistes d’intégrer la morphologie dans les domaines voisins a été       renforcée par deux autres


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